domingo, 14 de octubre de 2007

Confessions d'un sceptique sincère.

Aujourd’hui, 24 Octobre. Je ressens une excitation presque oubliée. Je me suis réveillé ce matin, enfin décidé à mettre mon journal en ligne. La décision s’est faire hier soir, après toute une semaine passée au lit à découvrir et à partager la vie d’hommes et de femmes (merci la CEV) anonymes mais pourtant si proches. Entre ces personnes formidables et l’univers particulier du net, j’ai senti une sorte de communion, une intimité particulière et précieuse qui s’est crée pour chaque journal, pour chaque confession. Au-delà des joies et des douleurs que peut connaître chacun, un journal intime, c’est pouvoir partager tous les petits détails exclusifs de l’existence. C’est découvrir ses petits riens de tous les jours et qui pourtant font une vie.


Au réveil ce matin, deux bonnes nouvelles. D’abord, je viens de finir ma tablette d’antibiotiques, ce qui veut dire que je peux enfin quitter ma chambre...Ouf, ce n’est pas trop tôt. Même si ma petite infection au poumon droit m’a permit de commencer ce projet, il fait bon de respirer de l’air pur. Ensuite, j’ai reçu une lettre de François. François est un internaute très particulier que j’ai rencontré sur le forum des anciens de mon université. 78 ans, mais frais comme un gardon. Intelligent, toujours le mot juste et plein d’une sagesse rare et très précieuse. De toutes mes connaissances, de tous mes amis à qui j’avais raconté mon problème (ma rupture avec mon ex ), c’est celui dont j’attendais la réponse avec la plus grande impatience.

Pour ceux qui veulent me connaître, et même si je ne veux pas trop en parler, je crois qu’il faut absolument que je vous parle de mon ex. Comme je n’en ai ni le courage, ni l’envie, je crois pouvoir publier ici deux lettres que j’ai .écrites à François, il y a un peu plus de deux semaines, ainsi que sa réponse qui comme vous allez le voir, ne manque pas de franchise.

Bonjour François,
J’aimerais avant de commencer vous remercier pour votre confiance. J’ai lu votre point de vue sur les correspondances particulières et je n’en apprécie que plus encore le privilège que vous m’accordez. J’aimerais vous préciser ensuite que le message qui suit n’a rien d’important, que je n’y parle ni politique ni religion, mais tout simplement de certains sentiments qui ont leur place entre les hommes et les femmes. En somme il s’agit d’un problème vieux comme le monde…de l’amour entre deux êtres, de l’évolution des sentiments le long d’une vie et de la nécessité de comprendre certaines choses.Maintenant que vous savez de quoi il s’agit, vous pouvez si je vous ennuies arrêter de lire ce message. Après tout absolument rien ne vous oblige à lire les banalités amoureuses d’un parfait inconnu. Ceci dit, et au cas où vous poursuivriez votre lecture, le conseil que vous pourrez me donner me sera d’une extrême utilité et je vous en remercie d’avance. Vos interventions régulières sur le forum laissaient entrevoir une nature profondément humaniste et c’est la raison pour laquelle je tenais absolument à vous écrire. J’ai constaté surtout que malgré votre grande connaissance de la nature humaine vous lui réserviez toujours une confiance et un amour indéfectibles. C’est de cette sagesse là dont j’ai besoin et je vous en remercie.

Je suis un jeune homme de 21 ans. Bachelor en Sc. Commerciales à l’université d’Ottawa et actuellement en programme d’échange à l’Université d’Uppsala (Suède). Pour les deux dernières années j’ai vécu avec celle que je voulais l’amour de ma vie. C’était ma première relation sérieuse et je la voulais comme telle. Nous partagions un appartement, nous avions les mêmes intérêts, les mêmes ambitions…Nous nous aimions, je crois, d’un amour pur et sincère. Jusqu’à mon départ pour la suède (prévu par mon université et d’une durée de quatre mois) tout allait bien…je la revois encore, pleurant à la gare, m’offrant un dernier cadeau, un dernier baiser, promettant d’attendre, jurant sur ces sentiments, répétant encore et encore qu’elle m’aimait et que rien n’allait se passer. Et bien faux, Alphonse Allais parlait de deux genres d’hommes, les premiers dans le genre de Napoléon et dont les femmes s’appellent Joséphine et les seconds, dans le genre Molière et qui sont cocus. Je crois appartenir à la deuxième catégorie et cela n’a rien d’agréable.Pour les trois dernières années, ma vie était parfaite, j’étais comblé par ma partenaire et je ne demandais rien de plus. Depuis ces quatre dernières semaines, depuis son dernier appel m’annonçant sa rupture définitive, je ne vis plus. Je suis l’ombre de moi-même et je ne sais que faire. Je vis dans la peur terrible de ne plus trouver de nouveau partenaire. D’être

définitivement passé à côté du bonheur et d’être complètement perdu. Pourtant, je garde l’espoir de la récupérer et de l’aimer à nouveau après tout «Il y a des femmes qui, comme certaines pièces de théâtre, méritent des reprises et plaisent davantage la seconde fois - Etienne Rey? » Espoir insensé, tant je sais que je ne pourrais faire ni l’un ni l’autre. En même temps, et même si j’essaie de me raisonner, de rationaliser cette fureur d’émotions, de me dire que les sentiments changent et que cela est bien normal, je ne peux tout simplement pas effacer cette sensation de deuil dans mon cœur, cette tristesse immense qui m’a envahit et qui ne me lâche plus.

De l’objet de mon désarroi que dire? 21 ans, inscrite à la même université et au même programme que moi. Indépendante, ambitieuse, élue Miss (XXXXX) deux années de suite et je crois, bien dans sa tête et dans son corps. Bonne vivante aussi, les sorties, les rencontres, les soirées où l’on boit et où l’on s’oublie faisaient partie intégrante de sa conception du monde. Elle fait partie de ces filles insouciantes qui aiment la vie et qui ne voient (ou ne veulent voir) que la partie rose de l’existence. Cependant et comme beaucoup de ses compatriotes, l’objet de mes tourments avait pour la notion d’engagement une appréhension aussi profonde qu’inexplicable.Fière de son indépendance, elle appréhendait les aspects d’une relation continue qui pourraient lui faire perdre son autonomie si précieuse. Elle ne voulait pas avoir à justifier. Elle n’avait à expliquer quoi que ce soit à qui que ce soit, elle était libre et elle entendait bien mener sa vie sans la moindre entrave.Petit à petit et au fil des mois, j’ai réussi à l’ouvrir un peu plus à la notion d’engagement, à lui faire comprendre que désormais nous formions un couple et que nous avions des responsabilités et des obligations morales l’un envers l’autre. La chose se faisait doucement et les choses ont eu l’air d’être définitivement claires dès lors qu’on a emménagé ensemble l’année dernière. Nous partagions un joli petit appartement, l’avenir était clair pour nous deux et rien ne semblait troubler cette heureuse quiétude.




Bonheur complet donc, jusqu’au mois d’Août dernier où il m’a fallu quitter le Canada, d’abord pour des vacances au Maroc, puis pour ma session d’échange en Suède prévue pour quatre mois. Une séparation de 5 mois qui me semblait, au regard des moments que nous avions vécus et des promesses qu’on s’était donné, qu’un moment difficile à passer certes, mais qui ne pouvait en aucun cas menacer ce que j’avais mis tant d’effort et tant de sentiments à construire. Bien entendu, je me suis trompé, lourdement. Au fur et à mesure que les semaines s’écoulaient, ces emails se faisaient de plus en plus évasifs, ces appels de moins en mois fréquents. Je sentais évidement quelque chose et je lui en parlais, mais elle me répétait qu’elle m’aimait et que rien ne pourrait détruire notre amour. Entre temps elle a repris ses vieilles habitudes, commencé a sortir tous les soirs, à « socialiser » comme elle aimait si bien dire et….la suite n’a rien d’étonnant. Marivaux disait qu’une femme tentée étaient une femme vaincue. Un téléphone, il y’a un peu moins d’un mois, pour m’annoncer qu’elle avait embrassé un de mes amis lors d’une de ces fameuses soirées, que notre relation ne pouvait plus marcher et qu’elle préférait en finir…définitivement. Des deux autres conversations qu’on a eu par la suite, j’ai cru comprendre, au milieu du fouillis de prétextes fallacieux qu’elle m’avançait, que ses sentiments avaient changés et qu’elle ne voulait pas, passer à côté de sa vie, que notre relation était trop sérieuse…Notre dernière conversation date d’il y a trois semaines, je lui avais demandé de ne plus me rappeler,je lui ait aussi dit que j’allais la contacter seulement quand je serais prêt. Presque un mois plus tard, je ne le suis toujours pas et je suis plus confus que jamais. L’esprit a beau faire plus de chemin que le cœur, il ne va jamais plus loin…Je vais devoir la revoir à mon retour en Janvier et je ne sais que faire."


Sa réponse : "Bonjour "XXXX"


Juste un petit mot avant de prendre le train. Je reprendrai ce message Dans quelques jours."Les raisons du cœur...." Aussi je ne vous donnerai pas de conseil ( ou si peu) seulement mon sentiment. Votre amie n'est pas prête au moindreengagement définitif, à la moindre concession, et vous n'êtes pas celui qui pourrait la faire changer. Vous avez passé 3 belles années. Gardez les en souvenirs mais " Rompez". Vous avez toute la vie devant vous. Terminez vos études d'abord. Vous aurez plus tard l'occasion de connaître un nouveaugrand amour, car l'expérience prouve qu'une jolie fille intelligente peut s'intéresser à vous. Donc, tout ira bien ... dans quelques temps. Plongez vous dans les études.



A bientôt. Amicalement. François"


Un « rompez » donc sans appel qui vraiment m’a fait beaucoup de bien. Voilà, aujourd’hui, mon corps et mon cœur sont guérits. J’ai la vie devant moi et je suis très content…enfin je crois…

Oh…je viens de me rendre compte de tout ce que je viens d’écrire, désolé c’est un peu long, mais c’était autant de choses que je voulais vous faire partager...la compréhension de la suite des évènement n'en sera que plus simplifiée...


Voilà, je vous laisse vous reposer jusqu’à demain…



Je vous embrasse

Le Sceptique Sincère.

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